Nikon D3300

Nikon D3300, la sagesse n'est plus une valeur sûre

Un bon élève pas assez original ni intuitif

Nikon D3300, la sagesse n'est plus une valeur sûre

NOTE LES NUMÉRIQUES
3/5

CARACTÉRISTIQUES

  • CapteurCMOS 24 Mpx, APS-C (x1,5)
  • Objectif3x 18-55 mm f/3.5 -5.6
  • StabilisationSelon objectif
  • ViseurReflex
  • Ecran7.5 cm, non TN, 921000 points, 4/3, non tactile
  • Sensibilité (plage ISO)100 - 12800 ISO
  • Mode vidéo1920 x 1080 pixels, 60 i/s , Mono
  • Mémoire interneNA
  • Support ExterneSDHC SDXC
  • ConnexionsUSB AV HDMI entrée micro griffe Flash
  • AlimentationLi-Ion EN-EL14a
  • Étanchenon
  • Résistant au chocNC
  • Dimensions / Poids98000 x 124000 x 76000 mm / 460 g
Face-à-face ►

PRÉSENTATION

Dans la famille D3000 de Nikon, qui regroupe les petits reflex destinés aux amateurs, le D3300 a pour délicate mission d'affronter le tout petit EOS100D de l'éternel adversaire Canon. Habillé de rouge ou de noir, il compte parvenir à ses fins en reprenant à son compte le gabarit du D3200, le capteur du D7100 et en bénéficiant d'un nouveau zoom 18-55 rétractable, façon Nikon 1.

PRISE EN MAINS
3/5



Appuyez sur le gros bouton puis tournez la bague de zoom pour déployer l'objectif. Voilà, vous êtes prêts. Si ce geste est devenu familier pour de nombreux utilisateurs de Nikon 1 et autres hybrides de marques concurrentes, le D3300 et son nouveau zoom 18-55mm sont les premiers à adopter ce principe chez les reflex. Ce qui est gagné en compacité est perdu en temps de mise en œuvre puisque le déploiement de l'objectif n'allume pas l'appareil, et inversement lors de sa rétractation.
 
D3300 GIF

À part ce petit changement, le reste du D3300 reste très classique. Trop classique, même, un reproche que nous avions déjà adressé au D3200au printemps 2012. Le bon côté est qu'un Nikoniste ne sera pas dépaysé et retrouvera rapidement ses marques mais, justement, le Nikoniste ayant fait ses premières armes sur un D3200 voilà deux ans sera probablement, entretemps, monté en gamme. Le D3300 s'adressant aux nouveaux venus dans le monde merveilleux du reflex, l'argument devient caduc. Mais pourquoi tant de haine ? Le D3300 est pourtant un bon appareil : la qualité de construction est bonne même si, dans sa livrée rouge brillant, ça transpire le plastique ; il n'y a pas de jeu dans les boutons ni les molettes ; la tranche gauche offre des prises USB, HDMI, casque et télécommande ; l'écran arrière est propre et plutôt précis ; les menus sont complets. En bref, le D3300 est un bon petit reflex pour commencer la photo et aurait fait un carton... trois ans plus tôt. Mais en 2014, il est clairement en retard.

D3300 Connectors

Premier reproche : l'écran est triste. Il aurait gagné à être soit inclinable — sur charnière ou rotule, peu importe — comme sur le D5300, soit tactile — soyons fous — comme sur l'EOS 100D. Le viseur, comme souvent dans cette catégorie, est plutôt étriqué et sa couverture ne permet pas un cadrage aussi précis que les viseurs 100% de chez Pentax. Le dégagement oculaire très faible posera quant à lui des problèmes aux porteurs de lunettes. Pour lancer une vidéo, il faut au préalable passer en mode LiveView via la touche LV au dos du boîtier puis démarrer l'enregistrement à l'aide du déclencheur dédié sur le capot, juste à côté de celui dédié aux photos. Commutateur du D3100, reviens ! Tu nous manques.

D3300 Back

Sur la gauche du prisme de viseur, juste en dessous de la commande d'ouverture du flash — qui n'est effective qu'en modes P, S, A et M —, la touche Fn donne par défaut accès au réglage de sensibilité. Bien vu ! Mais aussitôt, cela rappelle qu'en modes PSAM, il faut aller fouiller dans les menus pour activer la sensibilité automatique (Menu prise de vue > Réglages de sensibilité), ce qui est toujours aussi agaçant. Par la même occasion, faites un tour dans le Menu visualisation > Options de visualisation pour que s'affichent, à la lecture d'une photo, les informations de prise de vue (ouverture, vitesse, sensibilité, etc). Nombreux sont les petits détails ergonomiques du même acabit : pris individuellement, ils sont anodins, mais cumulés, ils brident le plaisir d'utilisation.


Ainsi les ingénieurs de Nikon ont-ils fait le D3300. Ils l'ont rempli de tout leur savoir-faire, l'ont doté d'un large menu et de nombreuses fonctions paramétrables, ce que beaucoup apprécieront. Mais ceux qui, justement, seront en mesure d'en tirer parti se tourneront plutôt vers la série D5000 voire D7000 chez Nikon ou, pire, vers la concurrence. Parce que c'est une certitude : Nikon sait faire de très bons appareils mais une donnée essentielle a été perdue de vue : le D3300 se destine à des amateurs ou des débutants. En tant que tel, il mérite une réflexion ergonomique adaptée. Le boîtier aurait donc dû se montrer encore plus pédagogique : le mode "Guide" manque sa cible et les cartouches d'aide qui apparaissent en appuyant sur ? ne rattrapent pas les lacunes de conception. Il aurait dû savoir distinguer le superflu de l'indispensable, aurait dû tout faire pour être plus intuitif à utiliser. En un mot : ça manque de fun. Et à côté d'un grand frère D5300 qui semble tout avoir, le D3300 n'a que son costume rouge pour masquer sa trop grande sagesse.


Si vous commencez la photographie et que l'aspect prise en main est primordial, le D3300 n'est peut-être pas fait pour vous. À investissement de base équivalent, côté reflex, un EOS 100D sera plus attrayant (plus petit, écran tactile, WiFi) et un Pentax K-50 ne manque pas d'arguments avec son viseur 100% et sa tropicalisation (au prix d'un encombrement supérieur, certes). Si le viseur optique n'est pas indispensable, le petit OM-D E-M10 est une sérieuse alternative, un poil plus onéreuse mais tellement plus conviviale.

RÉACTIVITÉ



Le D3200 n'est plus qu'un mauvais souvenir, la réactivité du D3300 fait honneur à la production Nikon actuelle. L'autofocus va vite, dans toutes les situations. L'attente entre deux clichés est très faible en JPG mais, en RAW, il ne faudra pas trop s'acharner sur le déclencheur puisque la cadence ralentira au bout de 5 vues (ce qui laisse quand même beaucoup de marge). La rafale, elle, s'établit à 4,5 images par seconde sur 20 vues, en JPG. En RAW, par contre, même avec une carte très rapide, la mémoire tampon sature au bout de 3 images. Il faudra donc éviter d'avoir recours à cette configuration.
 

Une petite précision : le temps de démarrage sous la demi-seconde a été obtenu en ayant déverrouillé au préalable l'objectif. Si nous ne l'avions pas fait, il aurait facilement fallu ajouter 1 seconde au score relevé, mais rien d'handicapant cependant.

QUALITÉ DES IMAGES



Comme le D3200, le D3300 bénéficie d'un capteur CMOS de 24 millions de pixels au format APS-C. Mais ne vous fiez pas à l'apparente constance de la fiche technique, le fournisseur n'est plus Sony mais Toshiba. Il est déjà connu puisqu'il s'agit de celui du D7100, entretemps repris sur le D5300, donc dépourvu de filtre passe-bas.

D3300 ISO

Même capteur, mêmes résultats : le D3300 est sans mauvaise surprise et se laissera sans peine mener jusqu'à 3200 ISO, sensibilité à laquelle vous pourrez continuer à photographier sans arrière-pensée. Certes, les détails les plus fins s'estompent légèrement à partir de 1600 ISO mais rien de dramatique et, surtout, rien de perceptible si vous ne comptez pas imprimer vos plus beaux clichés en 60x40cm (ou plus grand encore). Nous relèverons par contre le traitement légèrement différent de l'image aux couleurs moins vives et, surtout, la légère tendance à sous-exposer, ce qui fait des photos plus sombres.

Si le capteur passe l'épreuve du laboratoire sans avoir à s'inquiéter, nous n'en dirons pas autant du nouveau zoom rétractable AF-S Nikkor 18-55mm f/3,5-5,6 GII DX VR. Conséquence ou non de la formule permettant de gagner en encombrement (un peu), la position grand-angle déçoit avec une déformation en barillet marquée, un manque de piqué et d'homogénéité flagrant quelle que soit l'ouverture. Même à f/8, au meilleur de sa forme, les bords sont faibles et les 24 millions de pixels du capteur sont sous-exploités. Heureusement, cela s'arrange graduellement en zoomant pour atteindre un niveau vraiment excellent au 55mm : image dépourvue de déformation, d'aberrations chromatiques, piqué excellent sur tout le champ et jusqu'à f/16. Les amateurs de portraits apprécieront.

VIDÉO
3/5



Il n'y a pas de mode vidéo dédié, ce qui permet de lancer l'enregistrement depuis n'importe quel mode de prise de vue mais n'offre pas de prévisualisation du cadrage (3:2 en photo contre 6:9 en vidéo), ce qui entrainera parfois des têtes ou des pieds coupés. Côté réglages dans les menus, notons que les "Paramètres vidéo" ne bénéficient pas de leur propre onglet, ce qui aurait été plus intuitif, mais sont tout en bas du "Menu Prise de Vue".

Le D3300 filme en Full HD, à 50 images progressives par seconde. L'image est très satisfaisante en termes de piqué et d'équilibre mais, comme en photo, elle a tendance à être plus sombre. L'enregistrement sonore simplement mono n'est finalement pas si dérangeant et le son est tout à fait acceptable. Mais, quand même, quand on sait le nombre de compacts et autres APN moins onéreux proposant un enregistrement stéréo, on ne peut s'empêcher de penser que c'est plutôt pingre. La présence d'une prise micro rassurera, certes, mais quel utilisateur amateur achète un micro stéréo dédié ?

POINTS FORTS

  • Utilisable sans arrière-pensée jusqu'à 3200 ISO.
  • Zoom excellent en position 55mm.
  • Prise micro.
  • Construction sérieuse.

POINTS FAIBLES

  • Pas d'écran orientable ni tactile.
  • Pas de Wi-Fi.
  • Pas de niveau électronique.
  • Image globalement trop sombre.
  • Ergonomie mal étudiée pour un usage amateur/débutant.
  • Zoom globalement décevant au grand-angle.
  • Vidéo seulement en son mono.

CONCLUSION
3/5

Le Nikon D3300 plaira à ceux qui cherchent un reflex d'entrée de gamme sérieux, réactif, doté d'un bon capteur et... griffé Nikon. Mais il lui manque un petit grain d'originalité et de personnalité pour s'imposer. En restant campé sur ses acquis et faisant l'impasse sur l'écran orientable et/ou tactile, le Wi-Fi, et en ne faisant pas l'effort de s'adapter à un public débutant, il incitera beaucoup à lui préférer le Canon EOS 100D voire à se tourner vers les hybrides.

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